« Lisa, tu as l’intelligence et le talent pour aller aussi loin que tu le souhaites. Et quand tu y seras parvenue, je serai là pour t’emprunter de l’argent »
– Bart Simpson
J’aime bien l’idée de commencer cet article en citant Bart Simpson. Il y a toujours un peu de sublime dans la caricature. Tu te demandes où est le sublime dans cette phrase ? Et bien dans l’instinct de survie de Bart. Son « CONATUS » (Tiens voilà un mot à apprendre pour frimer devant tes parents). L’opportunisme, peut s’avérer être une qualité s’il s’agit de savoir attraper les occasions qui se présentent et tirer le meilleur parti des circonstances. Et Bart, dans cette mini phrase, fait non seulement l’analyse de sa probable incapacité à gagner de l’argent par lui-même, reconnait en sa soeur de grandes capacités de réussite financière et cerise sur le gâteau, fait preuve d’une projection dans le futur. Bien sûr c’est immoral, mais mettons la moralité de côté… Si tu lis cet article, tu as entre 10 et 18 ans et la notion de moralité n’est pas encore au programme… Il faut se méfier de l’idée que l’on se fait de l’intelligence et ne jamais oublier que la vie sur terre est due à la capacité d’adaptation de quelques rebelles qui ont préféré ne pas suivre le troupeau.
Connais-tu le crapaud hacker ?
Voici l’exemple donné par Cédric Villani, médaille Fields de mathématiques, député, auteur du rapport sur l’intelligence artificielle et cofondateur du groupe des crapauds fous. J’aime beaucoup son explication du crapaud fou, que je vous livre en l’état :
« Les crapauds vivent dans une zone et se reproduisent dans d’autres. Chaque année, de manière grégaire, tous migrent dans le même sens. Lorsque nous construisons de nouvelles routes en travers, ils se font massivement écraser. Sauf que… quelques-uns vont dans l’autre sens, ou trouvent les tunnels que des écologistes font creuser pour eux sous les routes. Parce qu’ils s’aventurent dans des directions non conventionnelles, ces crapauds fous inventent des voies d’avenir et sauvent l’espèce. Dans le genre humain, on pense à Darwin, qui a mis au point la théorie de l’évolution des espèces en observant des oiseaux, alors qu’il était parti sur un bateau comme géologue. Ou à Tim Berners-Lee, qui a transformé un réseau militaire en l’Internet que nous utilisons aujourd’hui. Les crapauds fous, ce sont ces individus qui « hackent » l’avenir. Guidés par leur seul instinct, ils partent dans des directions absurdes et reviennent ouvrir aux autres les tunnels qu’ils ont trouvés. Nombreux meurent écrasés, mais sans eux, pas d’évolution possible de l’espèce. »
Connais-tu le bio hacker ?
Il y a d’autres Hackers qui sont intéressants, comme Thomas Landrain, un très jeune chercheur en biologie synthétique qui trouvait le temps long dans le système imposé de la recherche académique. Il a décidé de s’en émanciper en créant son propre laboratoire avec absolument aucune subvention. Plutôt que de prendre le risque de perdre sa fougue en s’enlisant dans un système bureaucratique qui l’étouffait, il décide de se faire confiance et poursuit sa vision. Il trouve un lieu dans un squat de banlieue. Le matériel est récupéré dans toutes les « poubelles » des laboratoires et hôpitaux. Laisse entrer des chercheurs mais aussi des entrepreneurs, des artistes, des gens de la société civile qui n’ont pas forcément de diplôme en science mais des idées. Le lieu stimule l’innovation, le temps semble accéléré dans ce lieu sans contraintes et ils vont y développer énormément de projets disruptifs, notamment des bio-alternatives à la pétrochimie des matériaux ou pour développer des solutions de production alimentaire renouvelable et durable. Leur travail sur les bactéries multicellulaires leur rapportera même le prix du meilleur projet en recherche fondamentale, décerné par le très prestigieux MIT à Boston. L’initiative de ce laboratoire ouvert est un succès, à tel point que la NASA elle-même confie à ses équipes la réalisation d’un projet de bioréacteur en open-source.
Alors et toi ? Comment comptes-tu hacker le futur ?
